Ecrit comme ça, ça à l'air facile... Mais bon sang, on n’a pas appris!
Au contraire, bien souvent notre éducation, la construction de notre personnalité, ont pu faire grandir en nous cette croyance que ce n’est pas bien de trop s’aimer, et qu’il est préférable de faire passer les autres avant soi. Derrière le concept se tapit l’idée implicite que trop s’aimer soi même, ce serait osciller entre narcissisme et autosatisfaction. Entre orgueil mal placé, complexe de supériorité et idéal de perfection inatteignable!
Fausses croyances? Creusons ensemble:
S'aimer soi même… Est-ce à dire qu’il faut se croire parfait, sans faille. Sans défauts?
Certes non. Il s’agit plutôt d’apprendre à reconnaitre ses dons, ses qualités, ses richesses, ses pensées, ses émotions, tous les aspects de son corps... En vérité.
S'accueillir sans jugement: Une nouvelle habitude à acquérir dans un premier temps.
Et quoi de mes défauts, de ces "qualités en trop peu" que j'ai tendance à cacher, à refouler loin en moi? Comme si elles étaient un ennemi à combattre ou encore un inconnu dont j’ai à me défendre. Une ombre.
Car elle est là cette part de moi. Mal aimée, ignorée parfois, mais elle est. Souvent enfouie dans mon inconscient, elle est vivante. Et j'ai à l'apprivoiser, pour me compléter. Parce qu’en refoulant en partie ce que je suis, je nie une part de moi-même. Et n’accepter que l’idéal de moi, c’est tronquer la réalité, au risque de me laisser parfois déborder par elle.
Jean Monbourquette dira « mieux vaut être complet que parfait ». Un autre adage dit encore «Qui fait l’ange, fait la bête. »
Prendre conscience de cette part d'ombre est le premier pas. L’accueillir et la faire sienne en l'apprivoisant permet l'accomplissement de sa personnalité. Une étape de croissance guérissante: Là, ma pauvreté se révélera trésor. J'apprendrai même qu'elle peut m'apporter du bon. *
Pour quoi tout cela me direz-vous, quel est l’intérêt de mieux s'aimer ?
Très concrètement, mieux s’aimer est la condition pour mieux aimer les autres.
Je ne peux me laisser aimer entièrement si je résiste à certaines parts de moi, celles de mon ombre.
Et comment pourrai-je accepter, aimer l’autre, qui est le reflet de cette "faille" que je ne supporte pas chez moi ?
Ca m’empêche, ça résiste. Ca coince…
Comme il serait bon que parents et éducateurs en tous genres puissent dire et faire expérimenter avec douceur et bienveillance à chaque enfant, à chaque jeune son unicité, son caractère propre et irremplaçable, ainsi que son droit à la vie. Comme il serait bon que ces éducateurs sachent donner des clés, pour apprendre à s’aimer, en premier !
Parce que s’aimer justement, s’aimer entièrement, s’aimer, tout simplement, c’est sans doute le meilleur remède pour faire grandir l’amour dans mon monde.
Et dans le monde.
Loin de la perfection, loin du désir de puissance, de supériorité parfois, je prends conscience de ma juste place. Celle d’un homme, d’une femme doté de qualités réelles dont je peux être fier - la fierté n'est pas l'orgueil!
Et je fais le choix d’apprivoiser mes qualités en trop peu, pour grandir.
Oui je suis imparfait. Mais je me complète, je deviens plus moi et suis riche de ça!
Plus unifié, plus en harmonie avec mon identité profonde.
Plus en harmonie avec l'autre.
* "Apprivoiser son ombre" c'est grandir en estime de soi. Me contacter pour plus d'infos.
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