AIMER, PERDRE ET GRANDIR*, c'est traverser le deuil

La mort jalonne toute vie. Lorsqu'elle survient dans notre entourage, un processus naturel s'enclenche et quelque chose d'inné à l'intérieur de nous sait comment réagir pour guérir. C'est ce qu'on appelle le processus de deuil.

Cela prend du temps, requiert beaucoup d'énergie et entraine une grande fatigue.

C’est commun à toute l'humanité.

Vivre, c'est aimer, perdre et grandir...

Aimer.

C'est comme respirer. C'est le souffle vital, le moteur, l'énergie, qui met en lien et nourrit. De cette nourriture qui remplit le cœur.

Aimer maintient en vie comme l'oxygène permet de respirer. C'est le sens, l'essence, l'essentiel, qui insuffle l'élan telle cette très vieille grand mère que je connais, dont la vie n'a de sens et ne tient qu'à ce fil: les marques d'affection de ses enfants, petits et tout petits.

Perdre.

Inévitablement. Perdre ce qu'on aurait voulu avoir pour toujours: un chien parfois, une amitié, un enfant, un père, une mère, un frère ou bien une sœur. Perdre celui ou celle qu'on aimait, à qui l'on est attaché par un lien invisible mais tellement fort qu'on pourrait presque le dessiner ou le décrire. Ce lien, comme arraché par la perte, laisse à vif une plaie qui va prendre un long temps à cicatriser.

Cette blessure du lien à l'autre que j'aimais, va me faire souffrir à la mesure du degré d'attachement qui me liait à la personne.

C'était qui cette personne pour moi? Elle représentait quoi pour moi?

La réponse à ces questions permet de mesurer la gravité du deuil.

Et chaque deuil est unique. Incomparable.

C'est un processus à traverser, une étape de vie douloureuse. Il est impossible de s'en préserver, ou alors il faudrait se priver d'aimer.

Et ne pas aimer, ne pas être aimé, c'est aussi souffrir.

Le mot deuil signifie douleur. Il s'agit donc de traverser la douleur.

Avec la foi qu’à l'issue de cette traversée, il y a la vie qui m'attend.

Comme les feuilles mortes forment le tapis d'humus qui va permettre la germination d'une nouvelle vie bien cachée, je sais que petit à petit, la traversée de la douleur qu'a provoqué la perte de mon aimé(e) va s'apaiser. Oui, parfois, le temps va me paraître interminable, parfois je vais régresser et mes émotions désagréables vont à nouveau me submerger. Mais je garde l'espérance que le tunnel de ténèbres dans lequel je suis entré à l'annonce du décès va, peu à peu, laisser émerger au loin une lumière. Faible au départ, fragile aussi, mais une lumière. Un signe d'espérance.

Grandir.

Je ne serai plus jamais comme avant, assurément.

Après cette épreuve, je ne pourrai pas reprendre la vie comme elle était, avant.

Mais un jour, comme mon corps a la capacité de se réparer à la suite d'une coupure, la cicatrisation de ma blessure d'attachement va s'opérer. C'est cela le processus de deuil.

Je pourrai à nouveau parler de celui ou celle que j'aimais tant, sans pleurer, sans nœud à la gorge, sans la voix qui vibre.

Je me rendrai compte qu'après une profonde déstructuration, un apaisement est possible.

Un jour je vais prendre conscience que celui, celle que je cherchais désespérément à l'extérieur, c'est à l'intérieur de moi qu'il se trouve. Dans l'intimité de mon âme, telle une douce présence.

Oui, un jour j'expérimenterai que l'amour demeure.

La lumière point.

La vie reprend ses droits.

Je serai capable de donner pleinement, d’aimer vraiment, habité d’une paix nouvelle: celle de celui qui en connait le prix, celle de celui qui a transcendé la douleur.

Pour l’avoir traversé, je connais ce chemin et j’accompagne ceux qui désirent pour- petit à petit- parcourir les étapes qui font le processus du deuil… pour en sortir grandi.

Mon travail est issu de la pédagogie de J. Monbourquette, écrivain, prêtre et psychologue canadien.

Les prochaines propositions :

• un groupe de parole pour personnes endeuillées à partir du 25/11 à Péronne (80200)

  ( infos en cliquant sur le lien bleu)

• Des ateliers collectifs sur 2 journées prévus à Montligeon(61) et à Compiègne.(60)

• Me contacter pour toute demande d'accompagnement individuel, de conférence ou d'autres ateliers, autres lieux & dates.

*C'est le titre d'un ouvrage de J.Monbourquette sur le thème du deuil.