Confinement…
Mais qu’est ce que je vais faire de ça ?
Je ne sais pas vous, mais j’ai souvent un besoin viscéral de chercher du sens aux événements. Non pas comme si une sorte de pouvoir supérieur me mettait au défi de trouver ce que ça pourrait m'apporter…
Mais c’est plutôt une petite voix intérieure, de l’ordre de l’intuition, qui me chuchote à l’oreille : tu peux en tirer un savoir, une expérience, remplir ton panier, ta valise, ton bagage de vie pour devenir plus forte, plus solide, plus grande…
Mais là, franchement, je sèche !
Quel est le sens de tout ça ? … Mystère.
Il me semble que la première étape pour trouver le sens serait de passer par la phase acceptation des événements. Et bien… je n’en suis pas là !… J’en suis même loin !
Je n’arrive pas à accepter le climat anxiogène mondial : Peur d’être malade, peur de ne pas pouvoir faire face économiquement, peur de la solitude, peur de l’ennui, peur du vide, de se retrouver face à soi… peur dans les familles des violences répétées du père malade, de la sœur droguée, de…
Et que dire de ces enfants qui devraient être en milieu protégé mais sont renvoyés chez eux? Peur de la mort qui tue, des obsèques sans âme, sans rituel, sans personne que le mort et le croque mort ! Et ensuite, la peur de perdre le goût. De perdre l’envie. L’envie de la vie.
Et l’éloignement contraint : les personnes qui s’aiment et ne peuvent se retrouver, dont ma fille chérie, au bout du monde qui ne peut pas rentrer !… Et tant et tant d’autres situations particulières…
Ne pas accepter, c'est nier. et pourtant je sais que c'est là!
Quel est le sens ?
Ce ne sera surement pas le même pour chacun. Le temps m’aidera, je le crois à le décoder. Je l’espère. Je veux croire en un meilleur lendemain.
Et aujourd'hui, je veux voir, malgré ce confinement, ce que ce jour m’offre de beau, de bon, de bien : le soleil qui réchauffe, l’effort de chacun de mes proches pour un vivre ensemble agréable, le salut de la main du voisin qui passe, le coup de fil d’untel, gratuit pour prendre des nouvelles, les messages d’amitié, l'écureuil qui court dans le jardin: des rais de soleil...
Demain sera meilleur. Nous traversons le tunnel, mais la lumière est là-bas, pas si loin… Aujourd'hui, je choisis d’avancer, aux côtés des soignants, des aidants, des souffrants... Même courbée. Même fatiguée. Avance et cherche la Lumière…
Pour le sens on verra plus tard.
Aujourd’hui c’est le moment, pour chacun, de puiser dans ses ressources pour traverser le tunnel. C’est l’heure de développer ses compétences, cachées parfois, pour s’entraider, se téléphoner, se respecter, s’aimer, se le montrer et se le dire. Plus! Mieux! Jour après jour. Avec de la créativité, s'il vous plait, pour ne pas lasser, ni se lasser!
Aujourd'hui, c'est le moment de se décentrer. De passer du moi au nous. De collaborer.
Un jour à la fois !
Pour le sens on verra plus tard.
Comments